Le Tour du Monde en 80 Jours (Série TV, 2021)

Les ouvrages de Jules Verne sont l’une des inspirations majeures de Château Falkenstein. Ces classiques du roman d’aventure et du genre “merveilleux scientifique” (précurseur de ce que l’on nommerait plus tard “science-fiction”) ont nourri l’imagination de plusieurs générations de lecteurs et de lectrices. Il n’est donc pas étonnant que les récits de Verne fassent régulièrement l’objet d’adaptations sur grand et petit écran. La dernière en date est la mini-série Le Tour du Monde en 80 Jours, co-produite par France Télévisions, la ZDF (Allemagne) et Rai (Italie).

La série suit donc les aventures de Phileas Fogg, riche gentleman anglais se lançant dans un tour du monde suite à un pari. Verne disait de Fogg que “c’était un homme qui avait dû voyager partout, — en esprit, tout au moins. Ce qui était certain toutefois, c’est que, depuis de longues années, Phileas Fogg n’avait pas quitté Londres.” Ce caractère sédentaire passe au premier plan dans cette adaptation, puisque Fogg (incarné par David Tennant) n’a littéralement jamais quitté l’Angleterre. Ce voyage sera pour ce poisson hors de l’eau l’occasion de découvrir un courage qui lui avait jusque-là toujours fait défaut…

Dans ses pérégrinations, ce Phileas Fogg brillant mais maladroit sera accompagné par son valet français Jean Passepartout (Ibrahim Koma), débrouillard et un peu roublard, et la journaliste Abigail “Fix” Fortescue (Leonie Benesch), un personnage créé pour la série mais probablement basé sur Nellie Bly (une journaliste américaine qui, inspirée par Jules Verne, réalisera un tour de monde en 72 jours en 1888).

Très classique et un peu convenue, la série se suit néanmoins sans déplaisir grâce au charme de son trio de héros. On apprécie de retrouver à la mise en scène de la plupart des épisodes Steve Barron, réalisateur de nombreux clips mythiques (Billie Jean de Michael Jackson…) mais aussi de quelques films, comme le premier film des Tortues Ninja en 1990.

La série est une adaptation libre : elle reprend la trame globale de Verne mais avec de nombreux changements et des péripéties très différentes, qui sont l’occasion de mettre en scène divers personnages historiques, du président français Adolphe Thiers au marshall afro-américain Bass Reeves (Gary Beadle), en passant par l’aventurière Jane Digby (la toujours excellente Lindsay Duncan).

Si je comprends le besoin de surprendre les téléspectateurs, je regrette toutefois certains changements apportés par rapport au roman, qui me semblent parfois injustifiés. Par exemple, j’aime beaucoup le personnage d’Abigail, mais pourquoi avoir voulu lui donner le nom de Fix ? Dans le roman, Fix est l’inspecteur de police qui poursuit Fogg autour du monde, le soupçonnant d’être un criminel. La série introduit rapidement un antagoniste appelé Kneedling (Anthony Flanagan) pour remplir un rôle finalement assez similaire. Du coup, pourquoi ne pas avoir gardé le Fix du roman et donné à Abigail un autre patronyme ? Je trouve également dommage d’avoir donné au personnage d’Aouda (Shivaani Ghai) un rôle complètement différent (et très anecdotique) qui change totalement le dénouement de l’aventure.

Mais malgré ces griefs, ce Tour du Monde en 80 Jours reste un bon divertissement. Et avec la confirmation d’une seconde saison qui devrait adapter Voyage au Centre de la Terre (même si la fin de la série suggère une autre possibilité…), elle pourrait donner l’occasion de replonger régulièrement dans l’univers de Jules Verne.

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