Manifeste
Chers lectrices et lecteurs,
C’est avec une grande fierté que je vous présente ce qui, je l’espère, deviendra l’une des publications incontournables de notre époque : la Gazette Draconique.
Au cours des dernières années, notre monde a connu de profonds bouleversements. L’entrée dans l’Ère de la Vapeur a révélé à tous les merveilles du Progrès : d’incroyables machines, que d’aucuns auraient qualifié de pur fantasme il y a encore une décennie, font désormais partie intégrante de nos vies. De grands aéronefs techno-arcaniques sillonnent nos cieux, tandis que des véhicules motorisés parcourent nos routes. Dans les Loges Magiques d’Europe et d’ailleurs, des Sorciers membres de sociétés occultes manipulent les énergies mystiques, pliant la réalité à leur seule volonté, et pactisent avec des entités échappant à notre compréhension.
C’est ainsi que là-bas, au Château Falkenstein, le roi Ludwig II de Bavière accueille en sa cour Faë et Dragons, parmi lesquels nul autre qu’Auberon, Haut Roi de Faërie et Seigneur de la Cour Seelie. En Prusse, le chancelier Bismarck fourbit ses armes avec pour seul dessein la conquête de l’Europe, tandis que de l’autre côté de la Manche, les “Steam Lords”, forts de leur mainmise sur l’industrie et l’acier, se verraient bien seuls maîtres de l’Empire Britannique. Pendant ce temps, des hors-la-loi magnifiques comme le mystérieux Capitaine Nemo ou l’orgueilleux Robur mettent au défi les anciennes puissances, tandis que des esprits éclairés, ou déments, ont pour objectif la conquête de l’Éther, voire même du Temps.
Oui, le monde dans lequel nous vivons est bien étrange et indéniablement périlleux. Mais il est aussi fascinant, éveillant dans le cœur des hommes et des femmes la soif d’aventure. Il ne saurait y avoir de frontière qui ne puisse être repoussée, ni de défi, humain, scientifique ou magique, qui ne puisse être relevé. C’est dans cet esprit d’optimisme et de découverte que j’ai fondé cette Gazette, ce journal que je destine à toutes les âmes au sein desquelles brûle ce feu sacré que l’on nomme courage. Puissiez-vous y trouver les outils qui vous aideront à forger le monde de demain.
À Paris, le 9 novembre 1871,
Lord Marzhin Storyweaver